Pour dresser le tableau complet de l'état du racisme en France, la CNCDH s'attache à étudier les spécificités de certaines manifestations de racisme : l'antisémitisme en France, qui traverse le temps avec des résurgences périodiques entre phénomène structurel et amplification conjoncturelle ; la hausse des actes antimusulmans et l'émergence d'un phénomène inquiétant d'islamophobie ; l'expression ostentatoire et banalisée des préjugés à l'égard des Roms. Statistiques et cartes accompagnent ces enquêtes.
Cette étude se propose dans un premier temps de faire une présentation des analyses des effets contextuels sur les attitudes individuelles vis-à-vis de l'immigration, i.e. des natifs vis-à-vis des migrants et dans un second temps nous testons empiriquement ces deux effets à partir du volet français de l'« European values survey » en introduisant des données sur les départements dans lesquels vivent les enquêtés...
Ce numéro réunit des contributions qui interrogent des processus de construction et de déconstruction des identifications collectives et individuelles. A partir de focales différentes et originales, nations sans Etat, collectivités migrantes, camps de réfugiés, les auteurs testent plusieurs hypothèses concernant les capacités des politiques identitaires et des groupes marginalisés ou ethnicisés à innover et réinventer des cadres de citoyenneté et de résistance.
Quels sont les différents aspects des nouvelles migrations mozambicaines en Afrique du Sud ? À partir d'une enquête menée à Maputo et à Johannesburg entre 2005 et 2007, cet article s'emploiera à resituer certaines de leurs transformations dans leur historicité, en se demandant ce qui reste du système du travail migrant dans ces flux d'un nouveau type...
Rapport de la CNCDH qui offre une vision globale des violences et des menaces à caractère raciste ou antisémite, perpétrées ou proférées, et recensées par les ministères de l'Intérieur, de la Justice et de l'Education nationale...
Depuis la dernière régularisation des migrants mozambicains à la fin des années 1990 et malgré la très forte croissance dans le pays ces dix dernières années, les stratégies de survie des ménages de la région Sud du Mozambique restent toujours extrêmement dépendantes de la migration de travail vers l'Afrique du Sud. Mais la diminution du travail minier et la double précarisation des autres travailleurs mozambicains, à la fois confinés aux secteurs de très forte exploitation de l'économie sud-africaine et largement visés par sa politique massive de reconduites à la frontière, enferment ces populations dans un cycle de vulnérabilité. L'assouplissement du contrôle migratoire sud-africain depuis 2004 a résolu une partie du problème de l'irrégularité mais soulève d'autres questions sociales non anticipées. L'amplification récente des violences xénophobes et la faible réaction gouvernementale tant sud-africaine que mozambicaine confirment, en dépit d'initiatives nouvelles de mobilisation, l'indifférence de tous au sort de ce surplus ballotté à l'envi de part et d'autre du Corridor « prospère » de Maputo.
L'immigration préoccupe tous les pays européens, mais depuis 60 ans en Suisse, ce thème a pris une ampleur record. Ces pages analysent et chiffrent l'immigration en Suisse, et mettent en évidence des enjeux d'une intense actualité dans un contexte devenu planétaire. (extrait de la quatrième de couverture)
...Aujourd'hui les réfugiés sont traités comme des coupables et enfermés dans des camps. S'agit-il d'une réponse à un envahissement migratoire ? D'une réaction inéluctable à la crise économique ? De l'effet d'une xénophobie populaire exacerbée ? L'auteur écarte ces interprétations pour soutenir la thèse d'une transformation de nos cultures politiques sous l'effet d'une xénophobie de gouvernement qui stigmatise l'étranger comme problème, risque ou menace... (extrait de la quatrième de couverture).
À la "politique d'hospitalité" conçue par Derrida et par d'autres philosophes comme le fondement de toute politique, les gouvernements actuels en Europe - et notamment en France - opposent une série de mesures policières brutales (et électoralement profitables). C'est cette sombre conjoncture que le présent volume veut penser en termes politiques, ainsi que les formes de résistances auxquelles elle donne lieu.
Durant le régime de Vichy, les spoliations antisémites ont concerné environ 50 000 biens de toutes nature et ont impliqué l'engagement de l'administration française, mais aussi celui de la société...Un processus réactionnaire s'élabore, se construit, se fabrique. Pour en décrire les étapes, les contours, les facteurs d'explication, l'auteur mène son enquête dans le monde du cuir. Il montre que cette spoliation des commerces juifss'inscrit dans un antisémitisme ancien et un rejet profond des mutations de l'économie.
Depuis la chute de l'apartheid en 1994, la nécessité de reconstruire socialement le pays et, avec celle-ci, l'universalité dans l'accès aux services de base ont imposé un tournant dans la tonalité du discours sur l'immigration. Celle-ci est beaucoup plus marquée sur l'exclusion et la sélection des migrants du fait que le pays est de plus en plus confronté à une forte immigration et à un manque de main-d'oeuvre qualifiée.
Depuis le Code noir (1685), rares sont les intellectuels ou dirigeants français qui ont remis en question le socle raciste sur lequel repose notre regard sur " les noirs ", africains ou antillais. Les récentes saillies négrophobes d'Hélène Carrère d'Encausse, Alain Finkielkraut ou Nicolas Sarkozy ne sont pas de malheureux dérapages mais la continuité désolante de préjugés nourris depuis quatre siècles. Qui, en France, sait que Saint-Simon, Bossuet, Montesquieu ou Voltaire ont commis, sur ces questions, des pages monstrueuses ? Que Renan, Jules Ferry, Teilhard de Chardin, Albert Schweitzer ou encore le général De Gaulle leur ont emboîté le pas ? Le pays des Lumières et des Droits de l'homme n'aime pas se voir en ce miroir-là.; Odile Tobner révèle que la négrophobie fait pourtant partie de notre héritage. Il est temps de décoloniser les esprits.
A l'exception du Front national dont la provocation fait profession de foi, les candidats à l'élection présidentielle de mai 2006 avaient promis una campagne "sereine" qui tienne compte des véritables attentes et préoccupations des Français et qui refuse délibérément de verser dans la démagogie. Dans cet éditorial, l'auteur rend compte de la lépénisation des esprits de certains leaders politiques français et de la dérive sécuritaire et xénophobe du système politique de la France, la palme revenant à Nicolas Sarkozy.